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Bon anniversaire au Donjon ! Reliques Ilbaniennes #28 en cours

[Rôle Play] La marionnette
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Magasin : La bâtisse du pacha ( Visiter l'échoppe tenue par Katzumoto )
Pub : Toi aussi accorde toi la vie de seigneur ...
iratihel
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Date du Message : Sam 01 Avr 2006 22:02
Iratihel observait le pont de bois devant elle. Une fine poussière immaculée en recouvrait chaque planche. Au loin, l'amulette l'attendait. Il lui fallait juste trouver le courage de traverser. Elle prit une profonde inspiration posa son sac et retira son armure de cuir. Elle jugeait plus prudent de se délester de tout ce qui pourrait entraver sa marche ou l'alourdir. Elle était humaine et, à ce titre, ne possédait pas la légèreté des elfes qui avaient bâtis cette tour.



C'est donc pieds-nus, en chemise et pantalon qu'elle entama la traversée. Il n'y avait aucun garde-fou sur les côtés et chaque souffle de vent remontant des profondeurs faisait tanguer l'édifice. Constamment elle devait réajuster son équilibre pour ne pas tomber. Un léger sourire apparut sur ses lèvres alors qu'elle se remémorait les journées passées avec son frère à bord des grands bateaux qui venaient accoster à Havre Clair, la ville où elle avait grandi. Une bourrasque plus forte que les autres la tira de sa rêverie et elle du s'accroupir pour rester sur les planches. La traversée touchait à sa fin.



Elle prit pied sur la plateforme de pierre et poussa un soupir de soulagement. Le plus gros était passé. Du moins le pensait-elle. L'autel lui faisait maintenant face. Un froid intense l'entourait. L'almathéenne avait d'abord mit cet écart de température sur le fait que le sol était glacé. Mais maintenant, elle grelottait. Le vent, tel un organisme vivant, l'enserrait, tentant de la changer en statue de glace. Elle se forca à bouger. L'amulette était là, à portée de main. Elle ne comptait pas renoncer si facilement. Arifou et Exdanrale devait subir bien pire lorsqu'ils résistaient au sorcier. Cette pensée lui insufla l'énergie qui lui manquait et elle avança. Elle tendit la main et ses doigts se refermèrent sur l'antique artefact. A l'instant où sa peau entra en contact avec l'objet, elle sentit le monde vaciller autour d'elle. Un souffle pôlaire la figea sur place. Elle n'eut que le temps de se traiter d'imbécile de ne pas avoir penser plus tôt aux charmes elfiques qui devaient protéger l'amulette.



Tout devint noir et elle se sentit tomber lourdement sur quelque chose de dur et humide. Un rire enfantin et moqueur lui parvint d'au-dessus d'elle. Instinctivement, elle essaya de se redresser mais son corps refusait de lui obéir. Elle ouvrit les yeux. Mais étaient-ce bien les siens? Elle voyait au travers des yeux de quelqu'un une étendue d'herbe grasse couverte de rosée. Des flaques mouvantes de soleil tombaient ça et là, au gré du vent qui agitait les feuilles d'un grand arbre au pied duquel elle était tombée. Un bruit sourd lui parvint de sa gauche.




Ca va Ira? Rien de cassé? Je t'avais bien dit que cette branche était trop grosse pour que tu puisses t'y pendre.



Un jeune garçon était planté devant elle, le vent ébourifant ses cheveux bruns, ses yeux verts, rieurs, toisant la fillette qu'Iratihel était à ce moment là. Dans un tourbillon, les souvenirs de cette journée s'imposèrent à la paladine. Shin, son frère, et elle, avaient une fois de plus désobéi à leurs parents et avaient courru jusqu'au grand chêne, sur la plus haute falaise surplombant Havre Clair. De là haut, ils pouvaient contempler à loisir l'océan qui s'étendait à perte de vue et les grands navires de négoce qui croisaient à l'horizon. Shin rêvait d'embarquer à bord de l'un d'eux pour voir le fabuleux donjon qui trônait sur la plaine d'Ilbana. Elle se souvenait du baiser qu'il avait déposé sur son front pour la consoler, puis ils avaient fait la course jusqu'au bord de la falaise. Et comme à son habitude, son frère avait laissé la fillette gagner. Puis ils avaient emprunté le chemin qui serpentait à flanc de falaise, pour aller chercher des oeufs de mouette.



Iratihel n'arrivait pas à contenir ses larmes, elle avait beau crier et hurler aux deux enfants de s'éloigner du bord, de ne pas descendre le sentier et de remonter, rien n'y faisait. Ils courraient toujours, le vent emportant leurs éclats de rire. Iratihel ferma les yeux. Elle ne voulait pas revoir la pierre rouler sous le pied de son frère, le faire trébucher et tomber. Elle ne voulait pas se pencher en avant et voir, en bas, sur les rochers battus par les vagues, le corps démentelé de l'être qu'elle aimait le plus au monde. Et pourtant, elle ne put s'en empêcher.




C'est le passé Ira, tu ne le changeras pas.



La voix douce et familière lui parvenait du haut de la falaise. La jeune femme ne savait que répondre. Elle leva la tête et aperçut le garçon devant elle qui lui tendait la main.



- Viens, rejoins-moi. Prends ma main et nous serons de nouveau réunis. Et rien ne pourra plus jamais nous séparer.

- Shin... Je... J'ai vu le donjon. Il est si merveilleux, tu sais...

- Oui je sais, je l'ai vu à travers toi. Il y a beaucoup trop de monde là-bas. Je préfère l'endroit où je vis aujourd'hui. Allez viens, je vais te le faire découvrir, prends ma main.




Un large sourire confiant s'épanouit sur le visage du garçon alors que l'almathéenne approchait sa main de celle tendue. Puis des voix, si lointaines qu'elles n'étaient que murmures, se frayèrent un chemin à travers le vent qui gémissait autour d'eux. La jeune femme suspendit son geste et se retourna pour en localiser l'origine. Ces voix ne lui étaient pas inconnues.



Exdanrale? Et Maten... L'amulette... je dois leur rapporter l'amulette! Oh Shin, je suis désolée. Je ne peux t'accompagner. Pas maintenant. Ce sont mes amis et il faut que j'aille les aider.



Déjà Iratihel courrait, pieds nus dans l'herbe humide, en direction des chuchotements. Mais Shin hurla dans son dos, un hurlement de peur et de douleur qui la fit se retourner. Un corps désarticulé et sanglant s'approchait d'elle.



- Regarde-moi, regarde ce que je suis!, huralit-il.TU VAS RESTER AVEC MOI POUR L'ETERNITE!

- Je ne sais pas qui tu es mais certainement pas mon frère! Il est mort! Et qui que tu sois, tu ne m'empêcheras pas d'aider mes amis!




La paladine reprenait peu à peu le contrôle d'elle-même. Mais la chose ricanait tout en se rapprochant. Sa silhouette changeait. La pauvre créature décharnée venait de revêtir une grande cape d'ombres mouvantes.



- Je suis le Maître et tu m'appartiens! Tu vas m'obéir désormais.

- Non!

- N'essaie pas de me résister. Personne ne le peut, pas même tes amis.

- Je refuse! Tu ne feras pas de moi une marrionette!

- Ah oui? C'est ce que tu crois, petite?




Iratihel reculait, tâtonant le côté droit de sa ceinture à la recherhe du pommeau de sa rapière. Puis elle se souvint qu'elle l'avait laissée avec son équipement de l'autre côté du pont. Constatant qu'elle ne pourrait se battre qu'à mains nues, elle s'apprêta à se défendre. Mais alors que la main squelettique du sorcier la saisissait au poignet, un éclair argenté vint frapper les combattants. Iratihel se retrouva projetée dans son propre corps alors que le sorcier disparaissait auréolé s'une lumière rougeoyante.



Tout était noir. Elle entendait Exdanrale et Maten chuchotter. Maten parlait de partir sur les traces d'Arifou vers un volcan et Exdanrale ne semblait pas enclin à lui obéir.



La paladine cligna des paupières. Elle poussa un petit cri à la fois de stupeur et de douleur. Depuis combien de temps était-elle dans cette position, les yeux ouverts fixés sur la staue, chaque muscle de son corps tendu et la main sur l'artefact? Machinalement, elle se dit que c'est à peu prêt ce que l'on devait ressentir quand on vous arrache les yeux. Mais elle se garda de demander confirmation à l'Ukelraelien.



Elle avait du mal à se mouvoir et sans l'aide de ses deux compagnons elle se serait sans doute lamentablement éfondrée par terre. Elle tenait l'amulette dans sa main gauche.




- Parfait, nous n'avons plus qu'à partir à la recherche d'Arifou maintenant.



L'almathéenne leur raconta sa rencontre avec l'inconnu qui se faisait appeler Maître. Maten semblait ravi de ne plus être seul avec l'elfe. Mais son expression changea lorsqu'il aperçut le poignet de la paladine. Iratihel suivit son regard et releva la manche de sa tunique. Autour de son bras s'enroulaient des motifs bleu électrique et argentés. Avec un demi sourire, l'elfe prit la parole.



Bien, on devrait peut-être y aller avant que ce sorcier n'ait contaminé tout le donjon.
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Exdanrale
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Adepte
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Date du Message : Dim 02 Avr 2006 14:50
Le trio hétéroclite que formaient les trois Ilbaniens marchait avec prudence sur le frêle édifice de bois quand de la poussière tomba le long des murs. L'elfe nota ce détail mais ne crut pas bon d'inquiéter tout le monde pour rien. La poussière tombait de plus en plus quand plusieurs pierres se détachèrent du mur et tombèrent dans les profondeurs abyssales de la tour. Cette fois, c'était plus qu'un détail. Un grondement terrible se fit entendre, ébranlant les fondations du bâtiment.



- La tour va s'effondrer ! Il faut partir ... et vite !



Abandonnant toute prudence, ils coururent sur le pont, manquant plusieurs fois de tomber. Ils retraversèrent le mur et s'élancèrent dans le dédale de couloir, suivant le chemin en sens inverse. Des pans entiers de murs s'écroulaient désormais et le sol tremblait tellement qu'il en était difficile de marcher. Arrivé à un croisement, le groupe prit la direction marquée d'une encoche mais eut la désagréable surprise de voir leur issue bouchée par des éboulis.



- Voici un évènement des plus malencontreux ... Cherchons un autre chemin ...



Ils reculèrent. Le second chemin s'effondra. Là d'où ils venaient également. Il n'y avait plus qu'un seul couloir empruntable, intact. Ca sentait le piège. Mais à choisir entre mourir écrasé sous plusieurs centaines de tonnes de pierre et tomber dans un piège à peine dissimulé, le choix était vite fait. Du moment que l'on s'en sortait en vie. Où que l'on vivait un peu plus. Le couloir débouchait sur une petite pièce dont les murs commençaient aussi à trembler. Ici, pas de décoration excessive ni de fioritures. Des murs de pierre brute avec, pour seul élément, un trou béant au milieu de la pièce. L'elfe se pencha au bord. Une petite lumière brillait au fond. Derrière eux, le couloir se refermait progressivement.



- J'ai l'impression que le choix ne nous est pas offert ...



Sur ces mots, l'elfe sauta à l'intérieur du trou. L'air lui fouettait le visage, et il eut à peine le temps d'entendre un cri affolé au dessus de lui pour le retenir. Il tombait encore quand il se sentit violemment projeté vers la gauche. Il heurta une mur de plein fouet et ratterrit sur une surface froide en pente raide. Il continua à glisser dans la pénombre jusqu'à s'affaler lourdement sur le sol poussiéreux de ce qui ressemblait à un cachot. Il entendit des bruits de chocs au-dessus de lui. Iratihel et Maten l'avait surement suivi, mais pourquoi n'atterissaient-ils pas avec lui ? En y réfléchissant, il recut une pierre sur la tête et un nuage de poussière. La salle au-dessus de lui s'était effondrée. Il était seul, ayant pour seul espoir de retrouver entier les deux autres. De solides barreaux l'empêchaient de sortir de sa gêole. Il les saisit et fut repoussé aussitôt d'un douloureux choc magique. Une prison elfique ? Il regarda autour de lui. L'ouverture dans le plafond avait disparu. Les épais murs ne pouvaient être détruits ou traversés, remarqua t-il après les avoir palpés. Il se trouvait coincé.



Soudain, une étrange sensation l'envahit. Sa tête lui faisait mal, et son bras se mit à le brûler.




- Non, pas maintenant ...



Le "Maître" tentait à nouveau de prendre possession de son corps. Une voix sussura dans sa tête



- Je suis ta seule chance de sortir un jour d'ici ...

- Et quand bien même, qu'adviendra t-il de moi après ?

- C'est en tentant de voir le futur que l'on fait des erreurs dans le présent ... Maintenant, ploie devant mon infini pouvoir !




Il se sentit faiblir. Il se leva, même si ce n'était pas lui qui ordonnait ça à ses membres. La paume de sa main gauche levée en avant, il s'entendit dire quelques mots dans un elfique ancien, devina t-il à certaines intonations. Les barreaux s'illuminèrent et une fine couche dorée qui les recouvrait s'effeuilla peu à peu, tombant sur le sol en poussière lumineuse.



- Impressionant ... Dommage que vous soyiez fou à lier, vous auriez pu m'apprendre énormément de choses ...

- Fou ? Moi ? Je dirais plutôt "génial" mais fou, loin de là ... Si je l'avais été, jamais je n'aurais réussi à faire tout ce que j'ai accompli jusqu'ici ... et jamais je ne réussirais à ... Hum bien essayé. Mais je peux bloquer mes pensées tout en voyant clair dans les tiennes, tu ne sauras pas encore ce que je compte faire de toi ...




Sur ces mots, l'elfe prononca quelques mots et les portes volèrent en éclat, répandant des copeaux de métal dans toute la pièce. Puis, comme un murmure s'éloignant peu à peu, il entendit



- Nous nous reverrons bientôt ...



Cette fois-ci, Exdanrale était totalement perdu. Pourquoi l'avoir libéré ? A quoi servait-il dans le plan du Maître ? Et si tout ceci n'était orchestré que dans un but néfaste pour lui-même ? Peut-être devrait-il mieux rester dans la cellule ... Idée absurde. Mais il lui faudra être prudent, sans quoi on le frappera sans qu'il l'ait attendu ni sans savoir pourquoi ...
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arifou
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Date du Message : Ven 07 Avr 2006 20:10
Le plus grand ennemi qu'il n'ait jamais rencontré... séparé juste par une porte de cachot... Arifou sentit une rage folle monté en lui.



_"Ne t'énerve pas, dit le sorcier, je ne te veux aucun mal...

_COMMENT ? Aucun mal ? C'est déjà fait !

_Disons que j'ai changé mes plans te concernant...

_Et tu crois que je vais rester là à t'écouter ?

_Je t'ai dit de te calmer. De toute façon, tu ne pourrais rien faire contre moi...

_Ah bon ? Tu n'as qu'à ouvrir la porte pour voir.

_Soit."




Le sorcier leva un bras et la porte du cachot s'ouvrit. Arifou sortit en courant et se jeta sur le sorcier mais il se rendit compte qu'il fit une grave erreur lorsqu'il se cogna contre le mur en face. Reprenant peu à peu ses esprits, le guerrier dit :



_"Une illusion...

_Donc tu vas te calmer maintenant ?

_...

_Bon suis moi."




Arifou, n'ayant rien d'autres à faire, se mit à suivre son ennemi.

Celui-ci sortit du couloir des cachots et emprunta un escalier en colimaçon. Le jeune guerrier avait l'impression qu'il ne se terminait jamais. Cela voudrait dire que la tour où ils sont est soit en hauteur soit enfoui sous la terre.

Après une dizaine de minutes de marche, les deux hommes arrivèrent dans une salle sombre.




_"Ecoute jeune ilbanien, je vais te dévoiler une partie de mes plans.

_...Pourquoi ?

_Parce que tu es le premier à avoir résisté à mon emprise. Et je pense que je vais m'adresser à tes deux autres compagnons, qui résistent tout aussi bien.

_Deux ?

_Oui, l'elfe et une jeune ilbanienne. Vous résistez tous bien. Tous ce que je veux ce sont des objets particuliers, que l'on ne peut trouver qu'en Ilbana soit contre une forte somme d'argent soit en les volant. Si tu acceptes de m'aider, je vous libèrerais du maléfice, toi et tes amis.

_... Interessant. Je peux savoir ce que tu veux en faire ?

_Regarde.




Une lumière rouge illumina la salle et là, Arifou vit un corps d'homme cloué au mur.



_"...Tu voudrais ressuciter ton ami ?

_Non, redonner vie à mon corps qui se décompose..."
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iratihel
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Date du Message : Sam 08 Avr 2006 13:55
Contrainte et forcée, Iratihel avait plongé dans le trou à la suite de Maten. Tout ce qu'elle sentait à cet instant se résumait à une longue glissade sur une roche dure qui lui meurtrissait le dos. Puis ce fut le vide et enfin le contact avec le sol. L'ilbanienne eut l'impression que ses muscles déjà mis à mal auprès de la statue et contraints à une course effreinée avaient décidé d'un commun accord de se mettre en grève.



Son visage dans la poussière, elle essayait de reprendre son souffle. Et à chaque inspiration elle pensait que ses poumons allaient exploser. Au bout d'un temps qui lui parut une éternité, elle parvint, avec force précautions, à s'asseoir. Scrutant les ténèbres autour d'elle, elle essayait de mettre un peu d'ordre dans ses souvenirs. Petit à petit, elle distingua les contours d'objets autour d'elle. En les examinant elle constata qu'il s'agissait de longues tiges de métal plantées dans le sol et qui montaient jusqu'au plafond. Des barreaux! Et vue la configuration de la pièce, elle ne pouvait se trouver que du mauvais côté! Elle se mit à pester et donna un coup de pied dans la grille. Elle fut alors projetée à terre par une décharge magique.




Maten? Exdanrale? Vous êtes là?



Seul l'écho de sa voix lui répondit. Avec un soupir, elle s'adossa au mur humide du cachot. Toucher la grille était impossible et ressortir par le trou du plafond l'était tout autant. Son regard tomba sur son bras. Autour de chaque arabesque bleue s'entortillait une argentée. Plus elle les contemplait, plus elle avait l'impression que les raies argentées ne devaient pas se trouver là. Elle sortit alors l'amulette de sa poche.



Des arabesques dorées se mêlaient, formant un écrin à deux joyaux étincelants dans les ténébres. L'espace d'un instant, elle crut que la lumière des diamants s'était éteinte puis rallumée, plus vive qu'avant. Iratihel se dit qu'elle devait vraiment être fatiguée. Puis elle entendit un son cristallin, résonnant comme un rire. Quelqu'un chantait tout près d'elle, un chant empli de joie et gaité.




- Qui est là?

- Hihi! Tu es venue à moi et tu ignores qui je suis?

- Où êtes-vous?

- Oh... Je suis dedans, comme toi. Et comme toi j'aimerai bien sortir.

- Comment ça? Qu'est-ce que voulez dire? Qui êtes-vous?

- Je suis... ce que je suis. Et je peux t'aider, si accepte de m'aider en retour.

- Très bien je vous écoute.

- Place tes mains sur la serrure. Là, voila, comme ça.

- Qui êtes-vous?

- Chuuuuut




Ce n'était qu'un murmure, mais Iratihel eut soudain l'impression d'être submergée par une vague gigantesque d'énergie. Alors qu'elle attendait la décharge magique, une brise légère se leva et disparut aussitôt. Une fine poussière dorée tomba sur le sol et dans un grincement sinistre, la porte de la cellule s'ouvrit.



- Voila, tu me dois un service maintenant. Hihihi.



Mais avant que la paladine ne puisse répondre, l'étrange présence qu'elle avait ressentie s'était évanouie. Elle entreprit donc l'exploration du long couloir qui se prolongeait devant elle. Des cachots et au fond une porte à demi arrachée de ses gonds. Elle n'aperçut Maten dans aucune des cellules. Passant la porte, elle pénétra dans un nouveau couloir, identique à celui qu'elle venait de traverser. Elle marcha ainsi un petit moment sans entrevoir que quelques ossements blanchis par le temps ou quelques araignées qui attendaient patiemment qu'une proie se prenne dans leur toile.



Elle poussa une énième porte et une vive lumière l'aveugla. Se protégeant les yeux d'une main, elle distingua deux formes floues. L'une d'elle tenait la source aveuglante au dessus de sa tête.




- Eh bien. Nous voila au complet. Nous pouvons essayer de retrouver Arifou maintenant.



C'était bien la voix d'Exdanrale. Petit à petit, ses yeux s'habituaient à la lumière. Maten tenait une toche, éclairant une salle basse qui comportait plusieurs entrées. Ils entreprirent de les explorer afin de trouver une sortie.



- Des cachots, des cachots et encore des cachots... Et de ton côté Maten?

- On dirait bien que la seule sortie est bloquée par l'éboulement.

- Venez par ici, j'ai trouvé un escalier.




Maten et Iratihel rejoignirent Exdanrale. Ils n'avaient pas d'autre choix que suivre l'escalier qui s'enfoncait dans les profondeurs de la terre.
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Exdanrale
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Date du Message : Mar 11 Avr 2006 18:06
Exdanrale avait retrouvé Maten au détour d'un des innombrables couloirs de la bâtisse. Ce fut ensuite au tour d'Iratihel de les rejoindre. Elle paraissait fatiguée. Ils l'étaient tous. L'elfe pensa un instant à s'échapper dès que possible et profiter de ses derniers instants, plutôt que de les passer à combattre dans la boue et la poussière. Peut-être que les intentions du "Maître" étaient louables, après tout ... peut-être fallait-il l'aider dans sa quelconque quête. Ou peut-être était-il dingue et les tuerait dès qu'il n'en aurait plus besoin ...



Le petit groupe descendait les sombres escaliers, éclairés seulement par le crépitement de la torche. De tels donjons se faisaient rares, même aux temps sombres Ilbaniens. L'elfe ne cessait de se demander à quoi ils pouvaient servir. Etaient-ils des constructions elfiques ? Rompant le pesant silence, un rire enfantin résonna dans l'obscurité. Un rire à glacer le sang.




- Vous avez entendu ? Qu'est-ce que c'est ?

- Aucune idée ...
répondirent-ils en choeur.



Iratihel paraissait perplexe. Lui non plus n'aimerait pas qu'on cherche à tout savoir sur ce qu'il ressent dans de telles circonstances ainsi, il s'abstint de le lui demander. Ils arrivèrent à une porte. Fermée. Maten écarta les deux autres de son passage et d'un violent coup d'épaule la défonca. Ils débouchèrent dans une grande salle encore éclairée par quelques boules de lumière disséminées ça et là de sorte à éclairer toute la pièce. Les murs étaient faits de roche, comme le reste du donjon. La poussière s'ammoncelait sur le sol et les quelques meubles présents. Parmi ceux-ci, plusieurs tableaux recouverts de notes en elfique ancien. Ils arrivèrent au centre de la salle et découvrirent une plaque de marbre sur le sol entourée d'une colonnade gravée d'incantations et de symboles magiques. Un peu plus loin, plusieurs capsules étaient alignées contre un mur. L'elfe s'en approcha. Ils écarta du revers de la main la poussière, avant de reculer prestement, effrayé. Un corps de fillette humaine, yeux clos, se tenait là, enfermée dans un liquide verdâtre. Les deux autres vinrent voir. après un rapide examen des autres capsules, ils constatèrent que chacune contenait un corps parfaitement conservé.




- Je vais essayer de traduire les notes sur les tableaux ... Ca peut prendre du temps ...



Il se mit au travail, pendant que les deux autres entreprenaient de fouiller les tiroirs en espérant trouver quelconque explication. Exdanrale ne saisissait que certains mots. Ces notes étaient réellement très, très anciennes ... Plusieurs centaines d'années au moins.



Quelques temps plus tard, il se tourna vers Iratihel et Maten.




- Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi ... Apparemment, des elfes faisaient ici des expériences sur l'esprit, tentant de le "libérer de son enveloppe charnelle". Selon leurs écrits, la plupart de leurs tentatives furent infructueuses et les esprits se retrouvèrent dispersés dans le vide cosmique. Cependant, des notes avaient commencé à être écrite sur un nouveau cas, où ils étaient tout prêt de réussir. Par contre, ce sujet aurait présenté de sérieux troubles comportementaux ... Mais je n'ai pas réussi à traduire la fin ...



Le même rire enfantin qu'ils avaient entendu dans les escaliers résonna dans l'air. Un frisson parcourut l'échine de l'elfe. Une forme diffuse se matérialisa devant eux. C'était une enfant, avec des boucles blondes, tenant dans ses bras un ours en peluche. Elle regarda Iratihel et lui dit, un large sourire sur son visage.



- Il est temps que tu me rendes mon service !

- Un service ?
interrompit l'elfe

- C'est ... elle qui m'a fait sortir de la prison. Quel genre de service dois-je te rendre ?

- Je veux sortir d'ici, c'est tout ! Je veux revoir mes parents ! Et mon frère aussi !

- Bien, nous allons t'...

- Non, attends Iratihel.




Il se tourna vers elle et la prit à part.



- Je crois avoir réussi à traduire la fin des notes des elfes. Ils parlent d'esprit fou. Un esprit qui les aurait tous tués ! Et les barreaux magiques de la prison, c'était une barrière pour les empêcher de sortir d'ici ! Si cette ... chose venait à revenir à la surface, ce serait une catastrophe, elle risquerait de faire de gros ravages. Je pense que ce qui a décimé ces elfes n'est pas le temps ni les guerriers envoyés par le conseil des Anciens pour qu'ils stoppent leurs expériences, mais plutôt elle. Si elle ne nous a pas encore tués, c'est parcequ'elle à besoin de nous ! On ne peut pas la laisser faire !

- Ne l'écoute pas, Iratihel ...
dit l'enfant, implorante

- Je veux simplement ... vivre ... à nouveau ...

- Exdanrale, on ne peut la laisser là, cela fait plusieurs centaines d'années qu'elle erre dans cette prison, ses parents et toute sa descendance doivent être morts, et elle n'a pas pu profité de la vie et tout ça à cause d'elfes zêlés qui ont tenté l'expérience interdite !

- Non ! On ne peut pas l'aider ! Son destin est de ...

- TAIS-TOI ! VOUS ALLEZ M'AIDER, PITIE ...




Le spectre flotta prestement vers l'elfe. Elle entra dans son corps, et tenta d'en prendre le contrôle. Requisitionnant ses efforts, Exdanrale dit.



- Vite, sortez ... Ce mur ... là ... touchez-le, c'est censé être une issue de secours ...



L'elfe prononca quelques d'un ancien dialecte elfique qu'il avait lus sur les notes. Une lueur recouvrit le mur qui brillait désormais d'un éclat discret mais réconfortant par rapport au lugubre cachot où ils se trouvaient. Maten et Iratihel s'y pressèrent. Ils avaient les larmes aux yeux. Mais ils n'avaient le choix. Ce n'était pas à eux de porter la responsabilité des elfes d'il y a fort longtemps et ce n'était pas à eux d'être compatissant envers la souffrance des victimes de ces expériences. Ils touchèrent le mur. Aussitôt, une lueur verte les entoura. Ils disparurent dans un flash lumineux.

L'elfe était désormais seul avec cette présence à l'intérieur de lui. Il parvenait à bouger, mais ne résisterait pas longtemps. Une idée lui traversa l'esprit. Il se dirigea vers les capsules et d'un violent coup de dague brisa le verre qui protégait celle de l'enfant. Le liquide se déversea par terre dans un flot gluant. Exdanrale saisit le corps inerte et dans un excès de rage, trancha la tête du frêle corps inanimé. Son sang jaillit tandis que la poupée de chiffon s'affalait mollement dans ce qui restait de la capsule. Exdanrale entendit hurler dans sa tête.




- Nooooooon ! Qu'as-tu fait ? Pourquoi est-tu si cruel ? Pourquoi, je ne vous ai rien fait !

- Non ... mais je n'ai pas le choix. Pour notre sécurité à tous ...




Les arabesques bleutées du bras d'Exdanrale se mirent à le brûler et à s'étendre à une grande vitesse sur l'intégralité de son bras, s'arrêtant au niveau du poignet. Elle commençaient à gagner son torse. Les pleurs de la fillette résonnaient dans sa tête.



- Sors ... de ... là !



Dans un dernier effort, il expulsa le spectre de son corps. Il se jeta contre le mur où les deux autres l'avaient précédé. Un dernier regard à la petite pleurant sur le sol, serrant son ours d'un bras et la tête de son corps décapité de l'autre, mêlant au sang qui s'écoulait par terre un torrent de larmes spectrales. Puis ce fut le flou. Et l'elfe s'évanouit.
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iratihel
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Date du Message : Jeu 13 Avr 2006 21:51
Maten avait tiré la jeune femme avec lui vers le mur, malgré ses cris de protestation. Elle ne voulait pas abandonner Exdanrale, pas plus que la fillette. Mais une lumière verte l'avait entourée et elle se tenait maintenant devant un monolithe de pierre, errodé par les intempéries et le temps. A sa base, entre les herbes, il était encore possible de distinguer d'antiques runes elfiques. Maten la tenait toujours par le bras. D'une brusque torsion, elle se dégagea. Ses yeux la brulaient alors qu'elle tentait en vain de contenir ses larmes. C'est à peine si elle entendit le guerrier marmonner qu'il faisait vraiment froid pour la saison et qu'il allait chercher du bois.



Iratihel se laissa glisser sur les dalles de pierre qui formaient une esplanade autour du pillier. Elle ferma les yeux, laissant les larmes tracer des sillons dans la poussière qui macculait son visage. Elle replia ses jambes contre sa poitrine pour se protéger du froid mordant qui envahissait la clairière dans laquelle ils étaient réapparus.



Puis l'air se mit frissonner et il y eu un éclair verdâtre. L'almathéenne bondit sur ses pieds, prête à se battre en cas de danger. La lune, presque pleine, éclairait la scène de ses pâles rayons. Un corps enveloppé d'une cape sombre avait surgit à côté du pillier, tombant mollement sur le sol. Iratihel se précipita vers lui.




Exdanrale! Est-ce que tu vas bien? Tu m'entends?



Ecartant un pan de cape, elle plaqua une oreille contre la poitrine de l'uk-elraelien. Son coeur battait à tout rompre. Rassurée, la paladine se releva. Il n'était qu'évanoui.



C'est alors que des bruits lui parvinrent des buissons environnants.




- Maten? Exdanrale a réussi à s'enfuir, mais il a perdu connaissance. Aide-moi. Je préfère que nous mettions le plus de distance entre nous et cette maudite tour avant que l'aube ne se...

- Oh mais bien sûr jeune fille.




Iratihel se retourna dans la direction de la voix. C'était bien celle d'un homme mais pas celle de Maten. Trois silhouettes sortaient du bois et s'approchaient. L'une d'entre elles, immense, était celle de Maten, son visage fendu d'un étrange sourire désolé. Ses compagnons, à première vue des guerriers, arboraient un sourire semblable, et la menaçaient avec des arbalètes.



- Maten?

- A ça, on peut dire que vous nous avez fait courrir tous les deux!
, répondit l'un des deux guerriers. Mais maintenant que nous sommes tous là, tu vas nous conduire au Maître.

- Elle ne pourra pas, elle lui résiste. Et puis elle porte l'amulette. Mais l'elfe, lui, y parviendra certainement.
, répondit Maten.

- Très bien, alors je suppose qu'on va devoir attendre que la belle aux bois dormants daigne se réveiller. Nous n'en sommes plus à ça près. Attache les bien, Roy, je ne voudrais pas que notre ami l'elfe nous joue encore un autre de ses tours.

- Maten qu'est ce que tout ceci signifie? Qui êtes vous? Eh! Lachez moi!




Le dénommé Roy s'était approché d'Iratihel tenue en joue par l'arbalète de son comparse et était en train de lui lier les bras dans le dos.



- Laisse toi faire et je ne serrerais pas trop tes liens., lui murmura-t-il à l'oreille.



Puis il s'approcha d'Exdanrale et le ligotta solidement. Une fois les deux Ilbaniens réduits à l'impuissance, Maten s'activa pour allumer son feu et les deux autres se détendirent un peu. Iratihel dardait un regard haineux sur l'homme à qui elle avait fait confiance et qui s'était joué d'elle dans le seul but de récupérer l'unique objet qui pouvait anéantir le Maître et lui permettre de mettre un terme à sa vengeance.
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arifou
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Date du Message : Dim 16 Avr 2006 19:28
Comment cela est-il possible ? Une âme se détachant de son corps... C'était inconcevable...



_"Comment as-tu fais cela ? demanda Arifou, perplexe. Je croyais que ton corps était tombé dans la lave du volcan avec la statuette.

_Ha, je vois que tu connais mon histoire. Ca doit être Maten qui te l'a raconté. Hé bien comme tu viens de le dire je suis tombé avec la statuette, et celle-ci a agit en bien et en mal : elle a protégé mon corps des brûlures mais le prix à payer était lourd...

_... La séparation de ton âme. Mais le corps qui est là... Est ce que ton coeur bat toujours ?

_Oui, et je dois l'entretenir pour rester en vie.

_... Et qu'as-tu l'intention de faire après que tu es réintégré ton corps ?

_Tu te demandes si je vais attaquer Ilbana ?

_... Oui.

_Hé bien à vrai dire, non.

_Comment ??

_En fait je ne pourrais pas rester en vie longtemps avec la formule que j'ai trouvé.

_Tu en as sûrement une en réserve pour ressuciter...

_Penses-tu vraiment que je resterais longtemps dans ce corps délabré, qui tombe en poussière ?

_Euh... non.

_J'ai bien essayé de faire des expériences avec des hommes, des elfes... mais rien. de toute façon, mon unique but est de me venger de Maten et de ses compagnons et avec la formule que j'ai trouvé je resterais en vie pendant une année, ce qui est suffisant pour me venger.

_... Et où est la statuette ?

_Elle a fondu quand Maten m'a poussé et c'est là que son pouvoir s'est activé. J'aurais pu devenir le maître du monde mais cet ahuri m'en a empêché. Mais bon, lui non plus n'a pas eu la statuette et je suis sûr qu'il ne sait pas qu'elle a fondu.

_Maten voulait la statuette ?

_Lui aussi veut toujours dominer le monde.

_... Je n'ai plus de temps à perdre, je dois retrouver les autres. Dis moi ce que tu veux.

_Alors, il me manque un breuvage des mentalistes, un vengeur, et 5 gemmes.

_... Est ce que tu connais des personnes qui peuvent les avoir ?

_Oui.

_Dis moi qui.

_Laisse moi prendre le contrôle de ton corps, ça sera plus facile.

_Comment ? Attends laisse moi réfléchir"




C'était dangereux de le laisser prendre le contrôle de son corps. De plus, le jeune guerrier ne savait pas s'il disait la vérité. Mais il n'avait pas beaucoup de temps devant lui : si le maître disait vrai, Exdanrale et Iratihel étaient en danger. L'adorateur de Voë reprit :



_"J'accepte mais sous plusieurs conditions : on retrouve d'abord mes compagnons, pas de victimes innocentes, tu dois me laisser reprendre le controle quand je te le demande et après que tu te sois vengé, tu te dénonceras pour les vols à la trésorerie et tu nous libèreras de ta malédiction.

_J'accepte.

_Alors... vas-y."




Le maître entra dans le corps d'Arifou, ses yeux devinrent rouge et les marques sur son bras gauche commencèrent à bouger.



_"Allons retrouver tes compagnons."
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Exdanrale
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Date du Message : Ven 12 Mai 2006 21:09
A peine fut-il réveillé que l'elfe se retrouvait déja mains ligotées dans le dos à ne pouvoir rien faire. Le seul avantage qu'ils avaient était que Maten et les deux autres n'avaient aucune idée d'où trouver le Maître. Enfin tout du moins le croyait-il ... L'un des deux gars qui se présenta comme s'appelant Roy s'approcha de lui et lui chuchotta



- Pas de coup tordu ce coup-ci, pigé ?



Il appuya sa remarque en plaçant une courte dague sous le cou de l'elfe. Exdanrale lui jeta un regard gorgé de la haine de ne pouvoir lui bondir dessus et lui broyer les os un par un dans un fracas délectable. Tentant de se contenir, il lui demanda, un demi-sourire affiché sur les lèvres



- Comment comptez-vous retrouver le Maître ?

- C'est bien simple, tu vas nous y conduire bien gentiment sinon ...
le guerrier lança d'un geste sec sa dague qui alla se planter juste au-dessus de la tête d'Iratihel

- Et c'est ce qui doit me décider ?

- Il y a intérêt, espèce de ...
il avait la main levée, prête à frapper quand un large bras vint stopper son élan. Maten.

- Calme toi, Roy ... Il n'a pas tort, on ne peut trouver le Maître ... mais c'est lui qui nous trouvera ... Et je crois que le meilleur endroit pour ces retrouvailles serait le volcan de la mort. Tout finira là où tout a commencé. Nous partirons demain matin, dès l'aube. Passe une bonne nuit
conclut-il avec un sourire carnassier.



Les idées d'évasion toutes les plus folles les unes que les autres arrivaient à tout vitesse dans la tête de l'elfe tandis qu'une partie de lui réfléchissait à la tournure que prenait cette histoire. Le Maître avait pris possession d'Arifou d'abord dans un but inconnu, puis de lui et d'Iratihel, pour des raisons tout aussi obscures. Les deux compagnons de Maten font apparemment parti d'un clan à la gloire passée par la faute, directe ou non, du Maître et pour cela ils veulent se venger. A moins qu'ils ne fassent que nourrir les mêmes ambitions que ce dernier et qu'il ne représente qu'un obstacle à leur plan ? Quant à Maten, il avait combattu le Maître et c'est lui qui en savait le plus, et puis peut-être que ... Il n'eut le temps d'achever sa réflexion. L'elfe tomba dans un lourd et profond sommeil.



- Ralentis-les ... fais ton possible ... nous allons vous sauver ...

- Arfiou ?!




Exdanrale se réveilla dans un sursaut. Le cri qu'il avait poussé n'avait apparemment alerté personne. Il avait vu Arifou qui courait dans la forêt, ses lèvres avaient susurré un message ... Etait-ce simplement un rêve ou Arifou communiquait-il réellement avec lui ?

Il n'eut le temps de pousser plus loin ses réflexions qu'on le mit debout de force. Une longue marche commençait ...



Plusieurs heures sous un soleil de plomb plus tard, la silhouette du Volcan de la Mort fut enfin visible. Un long sentier escarpé scindait la forêt en deux. C'est ce chemin qu'ils empruntèrent. A mesure qu'ils approchaient, l'elfe crut distinguer des nuages qui se formaient autour du cratère, des nuages noirs ... Un mauvais présage ...




HRP : Désolé d'avoir mis tant de temps à répondre mais je voyais pas du tout quoi mettre ... Résultat : Un RP pas terrible, mais j'espère que l'on pourra continuer la-dessus !
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iratihel
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Date du Message : Mar 30 Mai 2006 20:21
De toute leur marche forcée, Iratihel n'avait cessé de fixer le dos de Maten qui marchait devant elle. Le dénommé Roy fermait la marche, son arbalète chargée au poing. Nul doute qu'il savait se servir excellemment de cette arme. Et la paladine n'avait aucune intention de vérifier cette théorie. Aussi avancait-elle, focalisant la rage et la haine qui croissait en elle contre l'homme qui la précédait.



Au-dessus d'eux, la silhouette du volcan semblait presque plus claire que le ciel qui le surplombait. La lueur rougeâtre de la lave en fusion sourdait du sommet décapité. Et là, au bout de la route tortueuse, s'ouvrait une caverne. L'ascension était un véritable calvère les mains liées dans le dos. Elle entendait pester Exdanrale, juste derrière elle, à chaque fois qu'une pierre roulait sous ses pieds et que l'elfe devait faire un écart pour l'éviter.



Plus ils montaient, plus la chaleur devenait suffocante et l'air, empli de vapeurs de souffre, était difficilement respirable. De grosses gouttes de sueur perlaient sur les fronts. Sans crier gare, Maten s'arrêta puis se retourna vers la fin de la colonne.




- Nous sommes à mi-chemin. Faisons une halte ou nous serons trop épuisés pour combattre en arrivant là-haut.

- Tu te fiches de nous, Maten!? On s'arrêtera une fois en haut, pas avant! Avance.

- Il a raison, Around. Reposons-nous quelques minutes. Cette chaleur nous tape à tous sur les nerfs. Et puis, je ne voudrais pas qu'un de ces deux-là tourne de l'oeil avant d'être là-haut. A moins que tu ne souhaites les porter...




Même si elle ne les aimait pas, Iratihel du reconnaître que Roy avait une once de bon sens qui faisait cruellement défaut à son frère. Ils firent donc une halte rapide, et chacun pu se désaltérer avant de reprendre la route. Ils étaient presque parvenus à l'entrée de la grotte lorsqu'un éclair éblouissant vint s'écraser contre la paroi rocheuse, laissant flotter une forte odeur d'ozone qui, l'espace d'un instant, dissippa celle d'oeuf pourri du souffre. A quelque distance du chemin, au milieu d'un amoncellement de pierres, se tenait Arifou.



- Nous y voila... marmonna Around, un étrange sourrire aux lèvres.



Les deux frères pointèrent leurs arbalètes et deux carreaux volèrent, alors que Maten, poussant un cri de guerre, se ruait, hache en main, vers le guerrier possédé. D'une injonction du Maître, une bourrasque ballaya la zone et dévia la trajectoire des carreaux qui allèrent se ficher entre des pierres, loin d'Arifou. Maten chargeait toujours, mais une seconde bourrasque le frappa de plein fouet et l'envoya s'écraser contre un tas de basalte.



Profitant que ni Roy ni Around ne se souciaient d'eux, Exdanrale fit un léger signe de tête à sa compagne et tous deux allèrent percuter les deux frères d'un grand coup d'épaule. Déséquilibré, Around lacha son arbalète pour se retrouver à quatre pattes alors que Roy s'étallait sur le chemin, à demi sonné par la charge de l'elfe. Plus preste et agile que l'humaine, l'Uk-elraelien envoya un coup de pied dans la machoire d'Around, déchaussant quelques dents et éclaboussant les pierres de sang. Celui-ci retomba, innanimé, sur le sol.
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Exdanrale
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Date du Message : Mer 21 Juin 2006 11:15
Pendant qu'il envoyait son pied en travers de la figure d'Around, son arbalète chargée s'écrasa au sol et le choc déclencha le mécanisme. Une flêche partit droit vers l'elfe qui, se rétablissant avec peine du coup qu'il venait d'asséner, ne put l'éviter totalement. La flêche lui passa dans le dos, éraflant la peau et tranchant les cordes qui le retenait. Profitant de la pagaille, il alla ramasser l'arbalète, y placa un nouveau carreau qu'il avait consciencieusement pris dans le carquois d'Around et détacha Iratihel. Roy se relevait et ne savait où donner de la tête. Aider Maten, empêcher les prisonniers de s'échapper ? Quel que fut son but, il courut rechercher son arbalète. L'elfe, imperturbable, appuya sur la détente. La flêche fusa dans l'air et vint se planter dans le flanc de l'homme. Il s'écroula, dans un cri de douleur. Le sang coulait abondamment de sa blessure. L'elfe donna l'arbalète à Iratihel.



- Prête attention à l'autre, qu'il ne nous prenne pas par surprise.



Exdanrale regarda autour de lui. Pas trace de Maten ni du Maître. Plus loin sur le sentier, des éclairs apparaissaient de manière aléatoire mais répétée. Des entrechoquements de lames, sûrement. Il s'approcha de Roy, agonisant.



- Raconte-moi tout ...

- Plutôt ... mourir.

- C'est ce qui va se produire, je te rassure sur ce point.

- Stopper le Maître. Il le faut ... Il veut reconquérir Ilbana. Maten a dans son sang la clé et si le Maître venait à en prendre possession personne ne pourrait l'arrêter. Notre famille a été massacrée par les sbires du Maître quand ils cherchaient celui qui possédait la solution.

- La solution à quoi ?

- A la vie ... A la mort ... Les laboratoires elfiques que vous avez trouvés, toutes leurs recherches auraient abouti s'ils avaient eu le sang de Maten. A la place, ils ont du se contenter de celui de notre père, imparfait par rapport au sien.

- Mais pourquoi ne pas se cacher ? Le monde dépend de sa vie ! Si le Maître gagne aujourd'hui ...

- Oui. Mais si l'on avait massacré toute ta famille, tous ceux que tu aimaient, tu n'aurais pas eu envie de te cacher dans l'ombre, tu aurais aussi voulu traquer le responsable.

- C'est vrai. Et la statuette alors ?

- C'est un ersatz du sang de Maten. Une copie faite par un puissant alchimiste, mais avec moins de pouvoir. Le Maître ne savait dans quoi il s'engageait quand il l'a utilisée, désespéré, alors qu'il allait mourir.

- Je crois que je commence à comprendre ... Et le médaillon ... ?

- Il appartient à notre famille mais a été volé par le Maître ... aaa ... je crois que pour ... moi aussi, la fin est proche.

- Attends, tu ne m'as pas tout dit ! Comment arrêter le Maître ?

- Bonne ... chance.




Il avait prononcé cela dans un ultime soupir. L'elfe se tourna vers Iratihel.



- Nous devons les rejoindre. Nous devons empêcher le Maître d'accomplir son plan ...



La paladine acquiesca. Ils se mirent à courir sous l'insoutenable chaleur vers le sommet du volcan.
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